Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.Si quelqu'un pense être quelque chose, quoiqu'il ne soit rien, il s'abuse lui-même.Que chacun examine ses propres œuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui;car chacun portera son propre fardeau.

1. Nous chutons parce que nous sommes des créatures déchues. Lorsque vous lisez « si un homme vient à être surpris en quelque faute », croyez-vous que cela s’adresse à vous ou à quelqu’un d’autre ? Combien de fois lisons-nous les Écritures en visant d’autres personnes et ceci, jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu vienne nous révéler par sa grâce qu’il est plutôt question de nous. Lorsque le Seigneur a envoyé Nathan pour dévoiler au roi David son péché, celui-ci ne s’est pas senti concerné jusqu’à ce que le prophète lui dise « Tu es cet homme-là ! » 2 Samuel 12.7. Cette affirmation a convaincu David de péché et de condamnation. C’est ainsi que par l’Esprit de Dieu il a été amené à s’humilier au pied de son Rédempteur pour regarder à Lui seul, au sang et à la justice du Seigneur Jésus, Psaumes 32.

2. Ce n’est donc pas un « si » mais un « quand », traduction probable du mot original. Il en est de même pour 1 Jean 2.1… « Et si [quand]quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste ». Nul d’entre nous n’est exempt de fautes. Si nous vivons, respirons et bougeons, automatiquement nous péchons. Ceci, en raison même de notre nature pécheresse, Jérémie 17.9. Le mot « faute » [tout écart ou déviation de la vérité] utilisé par l’apôtre ici désigne ce qui nous rattrape et dont on ne peut s’échapper.

3. « …vous qui êtes spirituels, redressez-le…» Il y en a plusieurs parmi les organismes religieux qui ne savent que mettre « sous discipline » ceux trouvés coupables. Ils les ostracisent, refusant de manger, boire et fraterniser avec eux, jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment punis. Telle n’est pas l’attitude de celui qui est « spirituel », [conduit par l’Esprit de Dieu, Romains 8.14]. Car là où l’Esprit de Dieu agit, il y a désir de redresser, de restaurer, car c’est ainsi que Dieu œuvre Lui-même en tous ceux qu’Il amène à la conversion. Christ ayant payé la dette, « il n’y a donc maintenant aucune condamnation », Romains 8.1. Le travail de l’Esprit est donc de restaurer le croyant dans sa relation avec Dieu le Père par son Fils, le Seigneur Jésus. Nul de ceux dont Christ est le représentant ne peut s’éloigner pour se perdre, Hébreux 10.39. C’est donc « avec un esprit de douceur », d’humilité, que celui qui aura à cœur la restauration de l’autre le fera.

4. « Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté ». Tous ceux qui sont réellement au Seigneur reconnaissent avoir la même nature que le plus vil des pécheurs, si ce n’était de la grâce de Dieu, 1 Corinthiens 15.10. Que faut-il donc pour ne pas être livrés à nous-mêmes et entraînés sur le chemin de la tentation ? C’est dans la nature même de la brebis que d’errer. Son salut ne dépend donc pas de son habileté à éviter les embûches, mais de la miséricorde et de la grâce du bon Berger qui sans cesse va à sa recherche afin de sauver celle qui est perdue pour la ramener au bercail. Ce n’est pas de l’extérieur que vient le péché, mais « du monde », car il règne en chacun de nous. Présent sans cesse, il en sera ainsi tant que nous serons dans le temple de notre corps. Il ne suffit que d’une occasion, que la main de Dieu se retire, pour que chacun d’entre nous ne se change en démon. C’est la raison pour laquelle le Seigneur nous a enseigné à prier « ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin », Matthieu 6.13.

« Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ ». La loi de Christ (le règne, le mandat) est qu’Il a porté le péché (retiré l’accusation) de Son peuple, acceptant volontairement d’être leur Substitut par sa mort rédemptrice et justificatrice. Celui qui fait partie des Siens ne peut donc que porter le fardeau d’un frère en Christ ayant chuté. Le mot « portez » signifie littéralement prendre quelqu’un dans ses bras pour l’amener en lieu sûr, tel un soldat transportant un autre à l’abri.